Fortis, les politiciens et les vaches.

By | 29 septembre 2008

“Non, non …” qu’ils disaient sur les plateaux de télévision la semaine dernière. Rassurez-vous braves gens: “il n’y a aucun risque pour l’épargnant” … avec l’argent des vaches; euh … pardon avec l’argent du contribuable!

 

On est passé en l’espace de quelques années de l’estompement de la norme à la norme de l’estompement comme le disait un responsable du parti ECOLO lors de la médiatisation des “affaires” de Charleroi au premier semestre 2007.

Tout est désormais possible en Belgique et ailleurs:

  •  Une compagnie aérienne d’Etat gérée par les Suisses (champion de la rigueur morale): rien ne pouvait arriver et voilà la Sabena écrasée sur le tarmac. Au profit de qui?
  •  Une deuxième (seconde ?) guerre du golfe, gérée par les anglo-saxons grands spécialistes du Far-West, la guerre du bien contre le mal (enfin surtout celle du pétrole): et le voilà ce pétrole beaucoup beaucoup plus cher. Au profit de qui?
  •  Des crédits immobiliers distribués comme à Cana, gérés par les très grands spécialistes de Wall street: et voilà la planète-finance qui explose. Au profit de qui?
  •  Une Grande Banque Belge (Fortis) qui achète plus gros qu’elle (ABN-AMRO) en 2007 sans savoir comment elle va tout payer. Il manque – sauf erreur – 7 milliards pour la fin d’année. Au profit de qui?
  •  Presque deux ans que le gouvernement fédéral belge (les autres aussi d’ailleurs) ne gouverne pas (ou si peu). 6 mois avant les élections, c’est la campagne et depuis 18 mois c’est les crises visibles au théâtre des petits politiciens. Au profit de qui?
  •  Il y a quelques semaines, la Grande Banque Fortis vire son Patron (CEO) Monsieur J.P. VOLTRON (comme si il était seul; quoique mon fils de 6 ans dirait que c’est un super-héro). Au profit… Là on sait. Monsieur Voltron doit avoir empoché pas moins de 1,5 million d’Euros.
  •  Maintenant ce gouvernement fédéral “nationalise” pour un montant de 11 milliards d’€ (soit environ 1/8 du budget de l’Etat déjà en déficit de 5 à 7 Milliards d’€) la grande banque de Belgique et du Benelux conjointement avec les Pays-Bas et le Grand Duché de Luxembourg. L’argent viendrait d’une société fédérale … dont on ne savait pas qu’elle disposait d’autant de moyens … . Au profit de qui?

 Nous ne savons pas au profit de qui. Quand on privatise les profits, on ne sait jamais et c’est la règle du système. Enfin, la règle du jeu. Du jeu?
Ben oui; et si c’était un jeu pour initiés de la finance et de la politique? Faudrait-il l’apprendre dans les écoles? 

Par contre, ce que nous savons c’est que les pertes sont très souvent nationalisées.

Et nous les vaches, on n’est pas d’accord.

Populisme?

Le Petit Robert nous apprend que c’est “une école littéraire qui cherche, dans les romans, à dépeindre avec réalisme la vie des gens du peuple”.

Alors, c’est quoi le vie des gens du peuple?

C’est mon agence qui me téléphone (ils sont très sympas) et m’écrit en même temps parce que je suis en découvert d’environ 1.000 € et … me menace de dénonciation d’un crédit à la consommation, d’un fichage ‘selon la loi sur le crédit à la consommation’. Les citoyens n’écriraient-ils pas à FORTIS? Enfin à ses dirigeants?

C’est le chargé de relation (FORTIS) de ma très gentille belle-mère (87 ans) qui lui propose de revendre ses actions Fortis et de replacer le produit de la vente dans un fond de placement (géré par Fortis) qui – peut-être – rachètera les dites actions. Pratique douteuse non?

C’est mon cousin qui demande une avance de caisse de 25.000 € pour sa petite entreprise de services et qui se voit opposer un refus à peine poli pour manque de garantie. Fortis détient depuis 10 ans la garantie sur le fond de commerce de cette entreprise et sur cette base a déjà prêté plus de 100.000 € en un seul crédit et 350.000 € au total. La réalité, c’est le “crédit crunch" comme ils disent les spécialistes. La banque ayant perdu beaucoup de ses capitaux (fonds propres), elle ne peut plus prêter de l’argent … même si elle en a et ce en vertu des règles internationales destinées à protéger. A protéger qui?

C’est mon voisin, employé de Fortis qui s’est vu refuser un petite prime de quelques centaines d’€ brut et qui se demande quel est son avenir dans ce bateau. Titanic?

Dîtes, à propos, avons-nous voté et donné mandat à quiconque afin que l’Etat place autant d’argent dans une entreprise privée dont "ils" nous disent qu’elle va très bien?

Bon, je m’arrête. De toute façon c’est et ce sera la bérézina pour quelques années.

Soyons positifs. Comment sortir par le haut de cette crise que le lait des vaches devra adoucir à moins d’indigestion ou de tarissement?

Je (re)propose: 

  • que les autorités publiques et privées du monde de la finance présentent un rapport quant aux germes de cette crise et à leur propagation. Que faisaient les anti-corps? 
  • d’appliquer effectivement la responsabilité collective des conseils d’administration (publics ou privés). Cette responsabilité est déjà consacrée par la loi. 
  • de limiter par la loi le nombre de mandats exécutifs consécutifs à deux d’une durée maximale de 4 (5 ?) années. Il s’agit des mandats publics ou privés concernant l’Etat, l’épargne ou les investissements publics (la bourse) en ce compris dans les organismes régulateurs ou de contrôle. Cela concerne particulièrement les Présidences de Conseil d’administration et les fonctions d’administrateur, d’administrateur-délégué, de directeur-général et de directeur-financier.
  • de demander l’avis des citoyens sur les grandes questions touchant leur avenir ainsi que sur les grandes décisions obérant leur vie.

Laisser un commentaire