L’Ethique commence-t-elle par sa propre attitude?

By | 14 janvier 2009

 

Un député fête ses 40 années de présence au parlement, un bourgmestre fête ses 25 années de "maiörat".

Chouette, une occasion de se réjouir.

Vraiment?

Des personnes militent pour la limitation du cumul des mandats (en nombre de mandats consécutifs), d’aucuns vont plus loin et militent pour la limitation des mandats en nombre de renouvellement.

Afin d’être clair, je fais partie de ces personnes qui pensent que – sauf exception notoire – le nombre de renouvellement ne doit pas excéder une période de 12 (douze) années par type de mandat; soit par exemple 3 (trois) mandats de député ou 2 (deux) de bourgmestre.

Pourquoi?

Parce que la politique n’est pas un métier; seule la gestion de la chose publique l’est.

La politique n’est pas un métier, si l’on considère que c’est le lieu des choix pour la cité et que cela concerne toutes les personnes vivant de manière permanente et intégrées dans la cité.

Une des qualités de l’être humain est de s’assoupir dans le confort de la situation établie. C’est à ce moment précis où l’assoupissement se transforme en endormissement que les rêves ainsi libérés s’épanouissent et s’autorisent toutes les dérives.
Souvenons-nous d’ENRON à Dallas, du Zimbabwe et plus près de chez nous des logements sociaux et des potentats locaux gérant en coupe réglée leur fief au point au mieux de ne rien y faire et au pire d’accéder à toutes les turpitudes. 
C’est pour cela que les monopoles publics ou privés sont dangereux et – en théorie à tout le moins – interdits.

Dans le secteur  privé, quand l’acteur économique ne se remet pas en question, il est voué à disparaître. ses clients le quittent, d’autres concurrents arrivent, d’autres encore innovent.

Dans le secteur politique, il devrait en être de même sauf que les acteurs en place (appelés aussi "la particratie") ont construit des mécanismes qui rendent extrêmement difficile l’accès aux élections. Or, c’est l’accès aux élections qui permet de rentrer concrètement dans le débat politique au sein des parlements.
Cet arrangement entre partis existants correspond à une situation d’oligarchie que l’on appelle oligopolistique en matière d’entreprise  voulant contrôler le marché en cartel (3 ou 4 entreprises).

Et alors?

Je me pose les questions suivantes:

  • Et si j’étais invité à fêter l’anniversaire de ce député ou de ce bourgmestre (on ne sait jamais 😉 ), devrais-je y aller?
  • Que devrais-je y dire? 
  • Et si ce député ou ce bourgmestre était mon ami (personnel et/ou politique)? Cela changerait-il quelque chose?

Tant que cela ne concerne que l’invitant et l’invité, c’est une affaire privée diront les uns. Au contraire, la fête ayant un caractère public, cela concerne une symbolique forte dans la cité diront les autres.

Et si l’invité milite pour l’Ethique publique, cela change-t-il quelque chose?
Et si l’invité porte une revendication de leadership en matière d’Ethique publique, cela change-t-il (encore plus) quelque chose?

Ne pensez-vous pas, dans ce contexte, que ne pas se rendre à la fête serait – sauf cas de force majeure – un acte de lâcheté?
Ne pensez-vous pas, dans ce contexte, qu’y aller et se taire serait un acte de compromission?
Ne pensez-vous pas, dans ce contexte, qu’y aller et exprimer publiquement que l’on espère que c’est la dernière fête de ce genre, serait un acte fort inconvenant mais empreint de courage et surtout une attitude personnelle ouvrant la voie à la crédibilité des valeurs éthiques défendues?

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