Ukraine: construisons la paix, ne gagnons pas la guerre

By | 8 juillet 2022

J’ai à nouveau parlé avec la Dame ukrainienne ce matin. Tatiana.

Comment allez-vous Tatania?

Ca va. Mais je dors mal. Je me réveille au milieu de la nuit et cela tourne dans ma tête: « ma maman, mon fils, mes amies, les soldats aux fronts, Poutine

, le froid à venir ».

Quand pensez-vous que la guerre va s’arrêter? Cette année?

Non Tatiana, je ne pense pas que la guerre va s’arrêter cette année.

Peut-être un cessez-le-feu. Des négociations. Mais la guerre sera toujours là.

Actuellement dans le monde occidental (UE et USA), il y a beaucoup de déclarations concernant la hausse des budgets militaires et l’envoi d’armes en Ukraine.

Cela va faire tourner les usines d’armement au profit de quelques uns.

Vous savez Tatiana quand nous avons un conflit, nous construisons la paix avec nos ennemis et pas avec nos amis.

J’ai lu dans le magazine le Point une interview de Madame Hélène Carrère d’Encausse à propos de la guerre actuelle. Elle exprimait avoir rencontré depuis 1990 deux fois Monsieur Mikhail Gorbatchev (ancien secrétaire général du parti communiste et chef d’Etat de l’URSS). A la chute du mur de Berlin, il avait posé une condition à ses interlocuteurs occidentaux. Pas de force militaire aux frontières de la Russie et de ses satellites historiques (dont la Biélorrussie et l’Ukraine).

Assez compréhensible pour des pays et des dirigeants qui n’ont connu que des dictatures depuis des siècles.

Et qu’ont fait les Occidentaux – singulièrement l’OTAN -, et bien ils sont venus aux frontières.

Un homme né de la partie la plus dure de cette ancienne URSS – Monsieur Vladimir Poutine – a conquis le pouvoir sous des apparences démocratiques et depuis près de 20 années ressasse cette problématique et l’a exprimé clairement.

Que faisons-nous?

Nous allons élargir l’OTAN à deux pays historiquement neutres (la Finlande et la Suède) … Regardons une carte du Nord (la Lituanie) au Sud (la Bulgarie) et nous comprendrons un des éléments majeurs de cette crise, catastrophique pour les personnes qui la subissent.

Bien sûr, il n’y a pas qu’un élément géo-politique et militaire pour tenter de comprendre ce conflit. Il y a aussi – et surtout – l’argent. Celui né:

  • du contrôle de la vente des matières premières énergétiques,
  • du contrôle de la vente du blé et autres produis alimentaires de base,
  • du contrôle de la vente d’armes,
  • et dans la plupart de nos pays ouest-européens d’un paravent de plus pour cacher et justifier les gabegies publiques antérieures.

La politique monétaire américaine (avec le dollar comme monnaie de référence internationale) va permettre aux USA (comme à chaque fois) de faire supporter une grande partie du poids de la guerre actuelle sur ses vassaux.

Tatiana me dit: « nous allons gagner la guerre. Il faut gagner la guerre. Nous Ukrainiens n’allons pas concéder un bout de territoire aux Russes ».

Non Tatiana, il ne faut pas gagner la guerre. Il faut gagner la paix. S’il y a un perdant, il sera mécontent, revanchard et il recommencera. Cela s’appelle la Vendetta. Cela dure des siècles et c’est totalement inutile pour le bien commun des êtres humains.

Ne soyons pas naïfs. Il convient de réunir des conditions raisonnées avant de s’assoir à la table des négociations. Cela fût possible durant la guerre froide pour la maîtrise de la désescalade nucléaire entre les USA et L’URSS. Cela doit être possible maintenant.

Soyons créatifs.

Une première idée.

Créer au Donbass une « zone » indépendante, neutre, démilitarisée voire co-administrée par la Russie, l’Ukraine et des tiers garants loyaux et donc crédibles.

Construisons la paix, ne gagnons pas la guerre.