Y-a-t-il (encore) des LIBERAUX (II)? L’entendement.

By | 26 septembre 2008

Je vous poursuis donc la réflexion sur le libéralisme. Premier billet consacré au « sens des mots » publié hier. Ce billet-ci est consacré à l’entendement (II). Sont à venir les billets: III. Le débat démocratique IV. Et l’économie dans tout cela ? V. En guise de conclusion.

II. L’entendement

Sommes-nous obligés d’être ancré dans un schéma artificiellement conçu par l’esprit? De manière générale, je ne le pense pas. Ni hier (et il est d’ailleurs bien difficile de dater l’origine du libéralisme) ni aujourd’hui ce n’est d’ailleurs souhaitable.

Ce qui est établi, c’est que la révolution française dont est issue la déclaration universelle des droits de l’homme de 1789, consacre en même temps qu’elle achève le siècle des lumières.

En décembre 1784, à la question « qu’est-ce que les lumières ? » Monsieur Emmanuel KANT répondait au périodique Berliniche Monatsschrift en commençant ainsi :

« Les lumières, c’est la sortie de l’homme hors de l’état de tutelle dont il est lui-même responsable. L’état de tutelle est l’incapacité de se servir de son entendement sans la conduite d’un autre. On est soi-même responsable de cet état de tutelle quand la cause tient non pas à une insuffisance de l’entendement mais à une insuffisance de la résolution et du courage de s’en servir sans la conduite d’un autre. Sapere aude ! Aies le courage de te servir de ton propre entendement ! Voilà la devise des lumières ».

Ce devrait être à nouveau la devise des libéraux : « Liberté, entendement et responsabilité».

Des actes et surtout les conséquences des actes pour demain et … après demain.

Etre libéral est depuis la nuit des temps, depuis sa formalisation au 18ème siècle, aujourd’hui et pour très longtemps encore une Utopie d’une étonnante modernité.

Libéral. Il est des mots qui porteurs de sens se suffisent à eux-mêmes. Encore faut-il qu’ils ne soient ni dévoyés par les amalgames, par les réductions de langage ou par l’ignorance. Près de quinze ans après la chute du mur de Berlin, je reste surpris par l’amalgame « libéralisme/capitalisme » cher à leurs opposants respectifs.

Si le capitalisme d’hier et d’aujourd’hui, c’est l’accumulation stricte des richesses matérielles, être libéral, ce n’est pas être capitaliste.

« Le rêve américain, c’est de devenir riche, pas de le rester » (X).

Quand le capitalisme n’assume pas (plus) sa fonction d’innovation, qu’il se concentre exclusivement sur l’accumulation des richesses matérielles, que les profits deviennent « abusifs », il est complètement étranger aux libéraux voire il devient un adversaire.

A ce moment là, la loi (qu’il ne convient pas de refuser mais qu’il convient d’adopter « limitée dans le temps c-à-d biodégradable dans la société ») doit être érigée en rempart du faible. Cela pour autant que générale (la loi), son application s’accorde avec la tentative constamment renouvelée du développement de l’entendement (application accompagnée des moyens effectifs).

Que ce soit dit. Qu’on se le dise ! Que cela se sache dans toutes les langues et dans tous les lieux. Il faut refuser l’amalgame, la confusion créée volontairement par les opposants, ceux qui préfèrent l’asservissement de l’esprit et/ou de l’âme par la consommation, les anathèmes ou les prêches de tous horizons.

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