Monsieur Didier Reynders, la curée et la médiocrité.

By | 23 juin 2009

Voilà, les élections du 7 juin s’éloignent lentement tout en cédant la place à la torpeur attendue de l’été.

Torpeur estivale due au soleil bénéfique, torpeur médiatique mesurable dès maintenant à l’épaisseur dégonflée de nos journaux.

Les majorités se forment à l’ombre des bureaux de pouvoir et surtout loin des citoyens-électeurs. C’est le troisième tour à la belge.
Le premier, c’est la composition des listes par les partis, le deuxième c’est le show médiatico-politique précédant le vote.

Et pour le bon peuple, quelle actualité?

Le drame iranien: fort loin donc supportable l’Insupportable.

Le port du voile dans un parlement urbain pléthorique (72 députés francophones et 17 néerlandophones pour 1 million d’habitants): important la prise de conscience que l’habit ne fait pas la “moinette” mais également que l’héritage des Lumières est en danger.

Et depuis que l’Olivier court à construire la gouvernance avec les meilleurs braconniers, eh bien, il y a Monsieur Didier Reynders, Vice-premier Ministre, Ministre des Finances et Président du Mouvement Réformateur.

Jeté en pâture le Président du Mouvement Réformateur (MR).

Le MR est le grand déçu des élections: électeurs, militants et surtout Barons (Baronnes) de tout ordre.

Que m’inspire cette nouvelle scène de la comédie humaine?

Nouvelle? En fait, une de plus car pour le fond rebelote.

Un de mes amis se plaît à rappeler que “la victoire appartient à tous et la défaite à un seul”.

A nouveau vérifié …

Voilà que ce matin, le « traître absolu » (Monsieur Gérard Deprez) menace de “se tailler” du MR (le quotidien Le Soir de ce jour).

Après avoir conclu en 1985 un accord (secret) de majorité avec le PRL de Monsieur L. MICHEL et de feu Monsieur Jean Gol pour deux législatures, le « traître » a rompu l’accord en 1987 et a amené les socialistes au pouvoir: pouvoir qu’ils n’ont plus quitté depuis.

En 1998, “lassé de ses partenaires” rouges, il quitte son parti (le PSC) dirigé de main très personnelle pendant 17 ans, crée le MCC et peu après s’arrime au MR.
Depuis lors, il n’existe qu’en critiquant la direction du MR et en empochant les 200.0000 € annuels des 5 mandats successifs de député européen que le MR a continué à lui offrir dans le mariage.

Sauf?

Bien, sauf cette fois ci…

Car sans la participation du MR aux pouvoirs régionaux et communautaire, pas de mandat exécutif pour Monsieur L. MICHEL et donc Monsieur G. Deprez pourra contempler le monde de sa première suppléance … non rémunérée.

Tout cela pour çà! Eh oui bonnes gens, c’est la face “noble” de ce grand Monsieur de la « traîtrise » (je pourrais en évoquer d’autres).

Je suggère au MR de ne plus attendre qu’il “se taille” mais bien de le virer aussi sec. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. 24 ans après …

Revenons au bouc émissaire du moment: le Président absolument Président.

Un grand nombre d’adversaires du dehors et du dedans lui reproche d’être arrogant.

En région wallonne, c’est une manie qui évite de débattre du fond.

En 2004, quand les socialistes n’ont pas souhaité reconduire avec le MR les majorités régionales et communautaire, ils ont exprimé que l’arrogance de Monsieur Charles Michel y était pour quelque chose. Du fond, en 2004 comme en ce moment, point n’en fût question.

A qui le tour?

D’autres à l’intérieur du MR râlent sur le système du Président dès lors qu’ils n’ont pas obtenu ce qu’ils désiraient. Pour les un(e)s, ce fût la première place dans leur arrondissement électoral (à Bruxelles pour Monsieur Le Bourgmestre d’Auderghem ou à Mons pour Madame la Bourgmestre de Jurbise); pour les autres, ce fût et c’est le besoin d’exister dans l’arène politique grande pourvoyeuse d’addiction aux ors du pouvoir (femmes, argent, préséance, que sais-je encore?).
Ce qui n’étonne plus chez ces personnes, c’est qu’elles ne dénoncent pas le système (appelé aussi particratie) quand il leur permet d’arriver à leurs fins personnelles.

Alors que faire dans ce qu’il reste de la famille “libérale”?

Dans ce monde-là, bonnes gens, sachez que le succès n’est jamais au rendez-vous sans projet ambitieux incarné par un pouvoir fort. En effet, ce monde-là est composé de personnalités de caractère, d’individus indépendants et dès lors l’union n’est possible que sur l’adhésion à un projet mobilisateur et en tout cas jamais sur la contrainte, l’habitude ou le lancinant endormissement du pouvoir.

“Montrez-moi quelqu’un qui sait allier l’unité et la diversité et je le suivrai comme un Dieu” disait Platon.

Alors, Monsieur le Président, apte à allier l’unité et la diversité?

Alors, Mesdames et Messieurs les Baron(ne)s, aptes à reconnaître le niveau réel de vos potentiels?

Alors, Mesdames et Messieurs les militants, aptes à vous rassembler afin de construire un nouveau projet mobilisateur?

Crise financière, crise économique (consécutive ou non à la crise financière, à la seconde guerre du golfe), crise écologique, crise politique (2 ans sans véritable gouvernement fédéral: 18 de palabres déloyales et 6 mois de pré-campagne et de campagne électorale)?

Que faire?

“Rien ne sert de s’opposer à l’irréversible: on n’empêche valablement ce qu’on redoute qu’en proposant mieux” Bernard Debré dans la revanche du serpent ou la fin de l’homo sapiens (Paris 2005).

Face à la coalition médiocre des nouveaux ayatollahs craintifs et des braconniers, il convient de construire et de rassembler autour d’un projet d’avenir qui doit impérativement dépasser les un(e)s et les autres au profit d’un idéal à vivre en particulier par celles et ceux qui revendiquent un leadership.

Monsieur le Président, l’heure est venue du courage, du dépassement de soi au profit du rassemblement des autres, de tous les autres.

La politique des petits pas a montré son intérêt et ses limites. Le temps de quelques réformes de grande ampleur est venu; à commencer par l’intérieur.

Si la stabilité du pouvoir au niveau fédéral est souhaitable, elle doit l’être pour autre chose que le maintien de mandats et des avantages structurels conséquents.

N’ayez aucune crainte de laisser de l’espace (beaucoup d’espace) aux jeunes (en expérience politique); transformez les aînés en tuteurs lucides et bienveillants.

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