Genappe et la liberté d’expression (2).

By | 8 avril 2008

Le numéro 237 du Journal de Genappe (avril 2008) est arrivé dans les boîtes aux lettres des habitants de la ville fin de la semaine dernière.

C’est le premier numéro qui fait suite à la polémique issue de la publication (il y a 5 semaines déjà) par des membres de l’opposition locale d’un journal trimestriel à destination de toutes et tous.  


Outre les arguments développés dans le billet du 3 mars dernier, nous pouvons lire dans l’Edito co-signé  par le Bourgmestre et ensuite par le Président du Centre culturel ceci:

“ … Chaque citoyen ou association peut y apporter sa contribution, faire connaître un avis ou une activité; de même que chaque groupe politique du Conseil communal dispose d’un quart de page pour s’exprimer.”

Pas mal, non?

Alors, j’ai avec empressement feuilleté les 12 pages de ce mensuel local. Et puis, zut, je n’ai rien trouvé. Aucun avis de citoyen et – encore moins – aucun texte d”un “groupe politique” siégeant au Conseil communal fût-il de la majorité. Apparemment, aucun des 23 conseillers communaux (majorité et opposition) n’aurait quelque chose à exprimer sur aucun objet de la vie communale, aucun avis, aucun projet, aucune explication. Juste les Edito et textes de membres de l’exécutif.

Dommage.

Mais cela n’aurait pas dû me surprendre, c’est ainsi aussi loin que je me souvienne.

Pas un papier, pas un article, pas un billet de l’opposition ni des conseillers de la majorité.

Pour sûr qu’ils n’ont pas confiance: articles retravaillés, coupés, censurés, disent-ils.

Quelques années à subir, cela doit suffire.

A moins que … A moins qu’ils ne sachent pas écrire.

Un peu de sérieux mon garçon.

Dites à propos, quelques questions.

Pourquoi un quart de page par groupe politique au Conseil communal?

Qu’est-ce qu’un groupe politique au Conseil communal. Dans un parlement régional ou fédéral, je crois savoir. Mais au Conseil communal?
Y-aurait-il un chef de groupe? Pour la majorité, qui serait ce (ou cette) chef de groupe? Et pour les listes d’opposition?

1/4 de page par groupe politique. Qui a décidé cela ? “L’autocratie locale”? Sur base de quels critères?
Cela fait que la majorité a tout le reste du journal (pages culturelles et politiques) et en plus 1/4 de page puisque  – sauf erreur de ma part – 4 listes ont envoyé des élus au Conseil communal.

Bien vu Biloute.

Pourquoi ne pas aller plus loin dans le respect de la lettre mais surtout de l’esprit des lois dont celle dite du “Pacte culturel” (loi initiale du 16 juillet 1973) qui poursuit parmi ses objectifs le pluralisme, le pluralisme dans la gestion (dont les comités de rédaction), le pluralisme dans l’accès, la clarté dans la subsidiation des associations dans les domaines sportifs et culturels, l’accès aux moyens d’expression relevant des pouvoirs publics, etc?

Cela donnerait  – si l’on se base à titre d’exemple sur le résultat des dernières élections – près de 70% pour la majorité actuelle et 30 % pour l’opposition ou plutôt les oppositions.
Soit sur 12 pages (8 culturelles et 4 politiques), environ 2 pages culturelles et plus d’une page politique pour l’opposition. Ces trois pages devraient être réparties en fonction du nombre de voix de chaque liste. Cela éviterait-il à Monsieur
 Christian Vanderlinck (conseiller communal CDH + Ind.) de devoir déposer comme ce week-end un toutes boîtes relatif à la gestion des parkings? 

Le journal  de Genappe – d’un âge certain – est payé par tous les citoyens y compris ceux qui n’ont pas voté pour la majorité et ce, que le financement soit communal ou communautaire. Il s’agit de l’impôt des citoyens appelés pour l’occasion des contribuables.

Petite suggestion, une page pour les jeunes ce ne serait pas de trop à moins qu’ils ne préfèrent des outils de communication de leur époque.

Enfin, est-on limité à douze pages systématiquement? Peut-on espérer voir apparaître un jour la couleur à Genappe?

Petite info perso:

Hier, je n’ai pas posté de billet sur Genappe car c’était la journée de commémoration du Génocide Rwandais.
Voir ici.

Par ailleurs, je vais bien, je n’ai aucune raison de tomber malade subitement, ni de tagger mon mur, ni de “crasher “ le véhicule que j’utilise , ni même de me suicider. Il en est de même pour les membres de ma famille.

Il m’a été dit hier que “je n’étais plus persona grata à Genappe, que toutes les portes m’étaient fermées après tout ce qui c’était passé sur Medium4you.be (comprenez; “ce que j’ai osé écrire”).

Chouette, non ?

Nous y reviendrons.

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