Genappe: Monsieur Jean MEVISSE est décédé ou le drame renouvelé de la(l’in)différence.

By | 10 décembre 2009

 

Le dimanche 6 décembre dernier, Monsieur Jean MEVISSE est décédé.

Un instant singulier quelque part dans l’après-midi.

Une corde dans une grange.

Un instant de solitude … à l’infini.

Le renoncement à la lutte; celle pour la vie et trop souvent pour la survie.

Seul.

Monsieur Jean MEVISSE, un être humain de notre région, un agriculteur un peu en retrait de son métier, un élu à l’écoute de la population, un échevin un peu égaré dans les dédales du pouvoir.

Monsieur Jean MEVISSE, une finesse de l’être dans le sourire, un brin de vague à l’âme dans les yeux.

Ce matin, Monsieur Jean MEVISSE est enterré; sans doute y -aura-t-il beaucoup de monde lors de ses obsèques …

Je n’aime pas les obsèques, depuis la mort de mon père quand j’avais 10 ans.

Une partie de la presse écrite avec son manque de pudeur et de délicatesse coutumier a évoqué depuis dimanche dernier plusieurs éléments.

Même pas attendu le dernier hommage, et voilà que les supputations à son remplacement en qualité d’échevin sont déjà sur la place publique.

Cynisme ou maladresse?

Même pas attendu que la terre recouvre le cercueil, et voilà la rumeur distillée dans un quotidien régional: des pseudos faits de 2003 sans preuve, sans intérêt autre que de salir.

Cynisme ou bêtise?

Et nous y sommes.

Monsieur Jean MEVISSE est mort de l’indifférence, celle qui entoure trop souvent celles et ceux qui ne sont pas comme les autres.

Pas de femme, pas d’enfant.

Une maman partie; c’est la vie.

Un papa plus âgé, … forcément.

Une vie dans la dureté et l’âpreté du monde rural.

Les coups au coeur, véritables brisures dans le corps.
Les coups à l’âme: bien plus graves que les coups au corps.

De ces coups l’être humain a souvent du mal à se remettre.
La capacité de résilience s’effrite avec le temps et se brise avec l’espoir déçu.

De sombres “boutonneux” (ils se reconnaîtront) autant stupides que méchants (c’est possible) ont joué avec les aspirations naturelles de Monsieur Jean MEVISSE.
D’intransigeants égarés dont la “bonne éducation” et les origines tiennent lieu d’intelligence ont contribué à pousser un être humain normal (c-à-d fort et fragile à la fois) vers le gouffre.

Monsieur Jean MEVISSE est mort de la différence, celle qui devrait enrichir la société au lieu de l’appauvrir quand chacun(e) muré(e) dans ses propres barrières se satisfait de ses convictions.

D’aucun(e)s diront, il mort , il s’est suicidé parce qu’il aurait “fauté”.
D’autres diront, lassé de vivre il est parti.

Cela restera un mystère. Son mystère et cela il faut respecter.

Moi, je me pose quelques questions:

 

  • Peut-on réduire la vie d’un individu à une faute … présumée?
  • Nous avons beaucoup de nouveautés technologiques, mais y-a-t-il des progrès dans les relations humaines?
  • Quand l’être humain pourra-t-il réellement avoir le droit à la différence accompagné du devoir de sincérité?


Dans tous les cas, ce dont je suis certain, c’est que cette disparition est un échec; probablement notre échec, celui de celles et ceux qui le côtoyaient.

Jean, sois en paix!

PS: Une pensée pour son Papa. 

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