Wallonie: Monsieur Roger Mené avait déjà raté sa sortie.

By | 2 juin 2008


36 ans de Présidence de l’Union des Classes Moyennes (UCM).

De Belgique?

Non, régionalisation oblige, surtout de Wallonie.

Une Présidence quasi sans partage autre que celui avec les Barons locaux des sous-régions.

Une implication directe et très personnelle dans toutes les structures de représentation. Notons qu’il fût présent à la régence de la Banque Nationale de Belgique, dans la concertation sociale de Belgique, dans l’Institut de formation permanente des PME (sous diverses appellations et qui fût abandonné à la politisation déloyale) ainsi que dans divers machins régionaux et sous-régionaux dont la Présidence de la Coupole des PME.
La Société Wallonne d’informatique (dépendante de l’UCM) fût accrochée trop longtemps à IBM (par conformisme), vendue (il y a de nombreuses années déjà) et le tournant informatique brillamment engagé fût raté. Quand on sait l’importance des technologies de l’information et de la communication …

Que reste-t-il de ces dizaines d’années de règne?

Au sein de l’Union des Classes Moyennes: beaucoup de vide, peu de relève. Les jeunes pousses furent écartées ou “tuées” patiemment mais certainement.
Résultat, les candidat(e)s dont on parle pour la relève, portent un âge certain et leur profil est soit “grosses PME” soit “fonctionnaires du privé”. En tout cas, très peu représentatif des indépendants de la classe dite moyenne.

A ce propos, il convient de savoir que cette classe moyenne est en régression dans notre pays. Surtout dans le sud. Là réside un des grands écarts avec la Flandre. A étudier …

L’Union des Classes Moyennes sous la houlette de son Présidium (pardon de son Président) s’est parfaitement intégrée dans le paysage, l’organisation mais aussi les moeurs de la région et en a attrapé la maladie structurelle du sous-régionalisme, celle des baronnies locales et du cumul des mandats qui l’accompagne tant en nombre que dans la durée.

Où fût la vision? Où résida le souffle?

Depuis près 20 ans, cela ne fût-il pas inodore, incolore et insipide?

Quel est le résultat?

D’aucuns diront, cela aurait pu être pire. Sans “nous”, cela aurait été pire!

Pas sûr.

Le monde socialiste a suscité un syndicat qui veut représenter les indépendants, “truste” des structures locales (notamment hennuyères) des Classes Moyennes au point que d’aucuns (issus de ces rangs-là) rêvent de reprendre la Présidence laissée libre faute de préparation. Sic!

Et personne ne s’en offusque.

Mesdames, Messieurs membres de cette vénérable organisation, il est temps de mettre fin à cette déglingue.

L’Union Wallonne des Entreprises se développe chaque jour souvent au détriment de l’UCM, les ressources financières de l’UCM sont principalement tirées de la complexité administrative de la société belge quand ce n’est pas tout simplement de rentes de situation (perception des cotisations sociales, guichets d’entreprises, secrétariat social…). Et les membres – pauvres innocents – auraient voulu que l’UCM pèse du poids de son ex-Président pour obtenir une simplification administrative. Tout cela de la part d’une organisation qui ne vit que de la complexité administrative et de l’Etat providence. Cet Etat qui finance directement les corps intermédiaires qui se le partagent tel un fromage.

De l’autre côté de la frontière linguistique, l’Alter Ego “UNIZO” a produit des études de qualité, les a fait connaître, et a permis à son jeune ex-Président Kriss Peters de partir à la conquête du pouvoir politique en Région flamande et de conquérir la tête de cette région. Tout cela en une quinzaine d’années.

36 ans de présidence … Quelle est la part de responsabilité dans la situation de la Région Wallonne?
En particulier, quelle est la part de la responsabilité de ceux qui ont laissé faire?

Et les entreprises attendraient une meilleure gouvernance du monde politique …

Qu’elles commencent par elles-mêmes.

Soyons clair l’Union des Classes Moyennes vit une crise depuis longtemps. Non seulement de représentation, mais aussi de vision et de projet.

Il faut sortir par le haut de cette crise larvée depuis trop trop longtemps.

Je propose:

Au niveau de la Présidence:

* Le choix d’un(e) Président(e) intérimaire hors du sérail et chargé de l’organisation de réelles élections ouvertes à des candidats tant de l’intérieur que de l’extérieur. Il n’en manque pas et de talent.

* L’organisation d’élections en deux scrutins:

° le premier pour choisir un projet (doté de souffle).
° Le second pour choisir (non pas un Président) mais une équipe avec une répartition claire des tâches notamment celles de représentation.

S’il faut changer les statuts de l’organisation pour ce faire, Mesdames et Messieurs faîtes-le.

Des idées pour le projet:

* Définir, proposer et réellement se battre pour un projet d’avenir pour toutes les classes moyennes, pour tous les jeunes et par delà pour toutes les régions et le pays.

Une région Wallonne en bonne santé économique, sociale et naturelle, c’est tout le pays qui va bien. C’est un exemple – à l’instar de l’Irlande ou de la Corée du sud – pour l’Europe et le monde entier.

* Créer une fédération du monde entrepreneurial wallon et bruxellois avec notamment l’Union Wallonne des Entreprises, avec feu l’Union des Entreprises de Bruxelles (U.E.B.) et la Chambre de commerce de Bruxelles réunies au sein  du BECI,  avec les Chambres de Commerce de Wallonie et tous les machins que l’on pourra associer. A terme fusionner ce qui doit l’être.

J’ai écrit “du monde entrepreneurial”, pas du monde patronal, pas du monde des indépendants. Il s’agit de construire une fédération de celles et ceux qui prennent le risque tous les jours. Cette fédération doit être représentée et dirigée par celles et ceux qui prennent le risque tous les jours…
Et qui en assument les conséquences. Celles et ceux qui ont l’esprit de la conquête.

* Instaurer une double limite cumulative en matière de mandats:

° L’équipe (dont le/la Président(e)) ne pourra se présenter que 2 fois consécutivement,
° Un membre de l’équipe ne pourra porter que 2 mandats hors de l’organisation et 2 mandats dans l’organisation.

* Clarifier les appellations Entrepreneur, Chef d’entreprise, Patron, Administrateur, Administrateur-délégué, Directeur-général et le faire savoir.

* Conquérir l’indépendance financière totale par rapport aux pouvoirs publics notamment en “inventant” de nouveaux services et de nouvelles actions et en renonçant progressivement aux services subventionnés.

* Créer une Université libre de l’Entreprise au sein de laquelle les gens qui parlent de l’entreprise sont “rémunérés” par l’entreprise exclusivement.

* Positionner de nouvelles limites dans la société.
En particulier, dans les cas graves oser “aussi” la grève des indépendants et des entreprises.
Exemple: Un boulanger (insuffisant cardiaque) meurt d’un infarctus du myocarde lors d’un piquet de grève organisé par des membres du TEC devant sa boulangerie.


Que faire? Un communiqué de désapprobation voire d’indignation n’est pas suffisant.
Il convient – au moins une fois afin de relever la tête et de marquer les esprits – de “faire la grève du pain”.

Les jeunes de Wallonie et de Bruxelles ont impérativement besoin de ce changement.

Il est temps et la porte est ouverte.

Laisser un commentaire