Y-a-t-il (encore) des LIBERAUX (III) ? Le débat démocratique.

By | 3 novembre 2008

Après un billet consacré au « sens des mots (I) » publié le 25 septembre et un billet consacré le 26 septembre à l’entendement (II), ce billet quant à lui est consacré au débat démocratique (III). Restent à venir les billets: IV. Et l’économie dans tout cela? V. En guise de conclusion.

III.  Le débat démocratique 

Beaucoup disent que les idéologies sont mortes. Ce sont des sots.

Elles sont plus vivantes que jamais, parfois différentes ou nouvelles, de plus en plus éloignées du vécu des « gens ».

Dans « LIBREMENT », Monsieur Jean GOL écrivait à la page 42 :

« Nous sommes des individualistes. Nous ne croyons pas que le rôle de la politique soit de changer l’homme comme malheureusement trop de totalitarismes ont tenté de le faire, pour finir dans la misère et le sang. Nous ne croyons pas, non plus, qu’elle puisse changer la vie comme le voulaient les exaltés de mai 1968.

‘Toutes les idéologies totalitaires peuvent se passer du secours de l’homme puisqu’elles le fabriquent.  Le libéralisme ne le peut pas car c’est à partir de l’homme qu’il se construit. C’est bien pourquoi la vérité du libéralisme n’est pas dans la théorie ; elle est dans l’homme.

Que l’homme défaille et la doctrine s’effondre. ‘».

Les erreurs de « casting » des partis présents sur la scène politique belge se revendiquant du libéralisme (si peu d’ailleurs) depuis quelques années furent éclairantes pour ne pas dire édifiantes sur ce point. Que ce soit dans les Gouvernements Wallon et Bruxellois (1999-2004), Flamand ou Fédéraux.

C’est pourquoi, le débat démocratique doit être, à nouveau, choisi comme instrument principal pour développer l’entendement et le faire fructifier.

Le débat :            Il faut un débat qui ne se résume pas à un affrontement d’opinions intéressées conduisant à un compromis acceptable.

Dans un débat, comme l’a exprimé Monsieur François Coppens (LLB du 13 décembre 2003), « chaque opinion est contrainte, parce qu’elle doit argumenter face à des objections, de se remettre en question et de se demander qui a raison au regard des fins poursuivies et quant aux fins poursuivies elles-mêmes ».

Le débat démocratique : Le débat doit toujours être sanctionné par un vote dans l’assemblée concernée (qu’elle soit une assemblée d’élus, de citoyens, de futurs élus ou de membres exécutifs ou non d’une quelconque organisation à caractère public).

Une fois le vote intervenu, tout le monde se rallie avec loyauté au vote acquis (sans autre débat ou tour de scrutin dans les bureaux, dans la rue ou dans les prés).

L’entendement : c’est le meilleur don de la nature (Dont l’être humain fait partie. Il n’est pas inutile de le rappeler) pour s’adapter aux changements auxquels nous sommes confrontés.

L’entendement, ce n’est pas le chacun pour soi. Ce n’est pas le nombrilisme. C’est prendre son destin en main et pour, se connaissant chaque jour un peu mieux, se confronter aux autres et à travers le débat démocratique, choisir aussi les solidarités.

La liberté et la responsabilité, c’est aussi par delà leur exercice, le courage d’accepter les conséquences des décisions prises et de leur mise en œuvre et le droit de se tromper (de bonne foi).

Tout ça pour quoi ? Tout ça pour qui ?

Le sens de la vie doit être le fruit d’une recherche et d’une démarche personnelle.

Le principal outil de cette recherche personnelle doit être l’entendement accompagné de la perception des sens et des émotions.

Le principal outil de cette démarche personnelle doit être le débat démocratique réel (voir plus haut) dans le couple, dans la famille et dans la société.

Pas évident, n’est-ce pas?.

Les prérequis sont l’éducation (strictement parentale ou de ses substituts), l’instruction publique obligatoire dispensée avec équité par l’Etat ainsi que l’apprentissage obligatoire à la démocratie et au débat démocratique. Sans oublier la formation (continuée voire renouvelée d’ailleurs) qui permet d’aller pêcher ou chasser afin de nourrir et de nourrir le groupe.

C’est le seul moyen de rapprocher l’intérêt particulier de l’intérêt général et que le citoyen s’en approprie le résultat.

Sans oublier le bon sens et l’expérience (toujours présents près de chez vous).

Le monde parfait n’existe pas. Personne d’ailleurs ne l’est.

Et alors ? On s’arrête ?

Sans doute cette imperfection est-elle véritable d’un point de vue statique (ici et aujourd’hui) mais d’un point de vue dynamique voire relatif, l’être humain est non seulement perfectible mais aussi parfait en ce sens qu’il possède ‘la faculté de s’adapter au changement‘ seule définition que nous retiendrons de l’intelligence et en soi cette faculté est une perfection.

Cette faculté de s’adapter concerne tous les êtres humains qu’ils le veuillent ou non.

Idéologiquement au niveau de l’adaptation, ce qui est en jeu c’est « la pêche ou le poisson ».

J’y reviendrais dans le quatrième billet.

Face aux réalités du jour: crise financière, crise économique (depuis ma « naissance citoyenne » il y a près de 30 années, j’ai toujours entendu parler crise économique), crise écologique et le pire crise de confiance dans les élites, peut-être (non certainement) le temps est-il venu qu’une nouvelle génération (non par l’âge mais par l’esprit) relance la véritable culture du débat, l’anime et la porte dans la vie de tous les jours.

Je continue à être profondément choqué (comme Marie et moi l’avions écrit dans l’essai « Démocratie ou démocrature visite avec un citoyen » p 35 paru en 2004) que les partis défendant des valeurs de liberté présentent le moins de candidat à leurs élections internes dont la présidentielle.

Récemment au MR, le Président fût élu avec plus de 90 % des voix de … 27 % des membres venus voter.
Soit environ 9.000 voix sur 38.000 membres. Un seul candidat élu par une minorité (principalement membres de l’appareil de parti).

Tiens à propos, élu pour faire quoi à part être Président? Pas de programme présenté, pas d’équipe présentée, rien.

Une exception notable doit être soulignée. A l’élection des jeunes, il y avait trois candidats.

Mais voyons mon brave Monsieur, en ces temps difficiles il ne convient pas de s’opposer, de « semer la zizanie ».

Autre exemple.

La culture du débat est tellement absente de notre société, qu’il s’est trouvé des personnalités de premier plan pour se réjouir que le Parlement ait soutenu dans son ensemble (lire sans débat) le Gouvernement dans la décision de financer le système bancaire défaillant de sa propre arrogance. Ces mêmes personnes ont souligné ce soutien total contrairement au Parlement des Etats Unis au sein duquel il y eu débat (et tractations ) pendant une semaine. Chez nous, aucun débat notamment sur les modalités de mise en oeuvre de cette décision.

Vouloir débattre à l’intérieur d’une organisation ou d’un groupe c’est toujours un dilemme.

Toujours le même d’ailleurs.

Ne pas pouvoir critiquer sans donner le sentiment de faire le jeu des adversaires extérieurs et de diviser le groupe, l’organisation voire le pays à un moment où il est en train de vaciller.

La question essentielle est donc de connaître le véritable adversaire. Et cela sans véritable débat démocratique, c’est illusoire (c’est à dire impliquant et respectant les citoyens).

Le débat ce n’est certainement pas les shows télévisés du dimanche au cours desquels on a souvent l’impression que les organisateurs souhaitent que les participants s’entendent plus mal après le passage sur le plateau de Télévision qu’avant. A moins que ce ne soit que du théâtre toujours basé sur les 200 mêmes comédiens attitrés.

Outre ces pièces, notre société et notre culture s’appauvrit dès lors que nous citoyens acceptons de croire que le débat  c’est les « petites phrases » relayées et transformées par certains médias.

A ce stade, je m’interroge sur l’existence de partis démocratiques en Belgique. La démocratie, c’est le choix. Sans débat loyal et respectueux, il n’y a pas de véritable choix « assumable ».

En ce qui concerne les libéraux …

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