Madame Francine De Tandt doit-elle « faire un pas de côté »?

By | 19 août 2009

La pression médiatique continue à s’exercer sur Madame Francine de Tandt.

Le Sieur Olivier Maingain (politicien issu de la région bruxelloise) a « aboyé » lundi dernier avec les loups en proclamant publiquement  le premier que Madame F. de Tandt ne pouvait plus exercer avec sérénité sa fonction vu que …

Vu que quoi … qu’il y a présomption d’innocence ( lire ici mon premier billet de lundi )?

Y-a-t-il de nouveaux faits?

1. Monsieur le Ministre de la Justice a utilisé hier (à grand renfort médiatique) son droit d’injonction positive afin de déclencher une enquête pénale (donc à charge et à décharge !) à l’encontre de Madame F.  de Tandt.

2. Monsieur le Ministre souhaite par ailleurs en savoir plus quant à la procédure disciplinaire en cours.

Fort bien. Faut-il claironner cela sur tous les toits?

Si c’est pour faire de l’audience politique et médiatique, la réponse est oui.
Dans le cas inverse, la réponse est non car cela nuit justement à la sérénité des débats tant disciplinaires (s’il y a lieu) que personnels.

C’est la pression médiatique elle-même qui engendre les requêtes médiatisées de Monsieur le Ministre.

Paradoxal donc.

Un aparté.

Comment fonctionne concrètement le jeu (cirque) médiatique?

a. Vous avez la possibilité de lâcher une information très partielle concernant une personnalité dans un media ayant pignon sur rue et vous le faîtes. Attention, cette information doit être enrobée de sensation et d’odeur présumée de souffre.

Exemple: « Madame le Président du tribunal de commerce de Bruxelles a emprunté 20 millions auprès d’un autre magistrat et elle n’a pas remboursé. De plus, il y a une enquête sur elle de la part de sa hiérarchie ».  Brrr !

b. Dès après les autres rédactions reprennent l’information dans la précipitation, chacune distillant un nouveau petit bout et souvent sans recul.

Exemple: un « petit » politicien dit qu’elle doit « faire un pas de côté ». Un homme à l’âge avancé dit que le Conseil supérieur de la justice (CSJ) n’aurait pas du la nommer à sa fonction actuelle. Madame F. De tandt rectifie ceci ou cela (genre elle avait accordé une caution personnelle au profit de son frère).

Mais … quand même mon bon monsieur et ma bonne dame, il n’y a pas de fumée sans feu.

c. Le Ministre compétent se sent dans l’obligation d’intervenir (oui) et de le faire savoir (non?).

d. Et ainsi de suite …

Que faut-il pour arrêter ce cirque?

Un tsunami dans l’hémisphère sud, un attentat à HoutesiPlou, la résurrection de Michaël Jackon. Bref un autre jeu médiatique.

Dur, dur pour les êtres humains pris dans la tourmente.

Jamais d’excuses des chagrins et des censeurs et encore moins de réparation.

Prenons conscience qu’il y a TOUJOURS un avant et un après pour les personnes boxées sur ce ring-là, médiatique et illégitime.

Sortons de l’aparté.

3. Pendant ce temps-là, Madame F. De Tandt se défend, dépose plainte et rejette ce qu’elle qualifie de diffamation, se considérant comme n’ayant rien à se reprocher.

Je me demande même s’il n’est pas plutôt question de calomnie voire de « complot » dans cette histoire et ce même s’il existe des éléments qui posent question.

Genre?

Quelle est la responsabilité des personnes et institutions qui ont désignés Madame F. de Tandt à sa fonction  … en connaissance de cause ? ? Il y a deux points d’interrogations car il y a deux questions.

Quelle est la responsabilité de ceux qui ont lâchés les loups?

Et après ce temps-là, Madame F. de Tandt doit-elle « faire un pas de côté »?

Avant d’aborder cette question essentielle, qu’est-ce donc que cela: « faire un pas de côté »?

Dans mon éducation (c-à-d à la maison), ma mère m’a appris à marcher la tête haute en affrontant toujours ce que j’avais fait. Sois responsable de tes actes et assumes-en les conséquences!

« Faire un pas de côté » serait baisser la tête en reconnaissant une faute.

Dès lors qu’aucune faute n’est établie, il n’y a aucune raison de poser cet acte.

Cette expression sans fondement juridique est issue du jargon de politiciens apeurés de voir leur intégrité médiatique mise en cause. Ce risque d’éclaboussures est certes provoqué par d’autres mais sachez que le plus souvent c’est par un(e) de leurs proches et qu’ils sont toujours prêt à laisser tomber ce proche publiquement (et même à titre privé). Cela s’appelle de la lâcheté. Pour être très clair la lâcheté est celle de ceux qui – afin de protéger leurs intérêts – sont prêts à laisser tomber un(e) des leurs.

Je rappelle que Madame de Tandt est magistrate et non un être politique.

Nous vivons dans le pays de Magritte au sein duquel un Ministre après avoir été condamné par la plus haute court de ce pays, ose encore se représenter à l’électeur et venir siéger à la chambre.

Nous vivons dans un pays au sein duquel le jeu médiatique doit nous faire oublier les drames économiques et sociaux en cours, les augmentations d’impôts à venir et surtout l’horizon fort sombre pour nos jeunes.

Alors, Madame dès lors qu’il n’y a pas de faute établie, il n’y a aucune raison de « faire un pas de côté ».

Humble citoyen, je vous renouvelle mon soutien: présomption d’innocence et tête haute.

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