Genappe: L’échevin MR Pierre Géruzet démissionne.

By | 28 octobre 2009

 

Monsieur Pierre Géruzet, habitant de Bousval (commune de Genappe), conseiller communal et échevin a démissionné de sa fonction et de son mandat hier lors du conseil communal.

Elu sur la liste MR, Monsieur Pierre Géruzet était échevin de la Culture, de la Mobilité, de la Jeunesse, du Développement durable et de l’Environnement, ainsi que de l’Information et de la Communication.

En bref, il était l’échevin de l’avenir, de l’espoir qu’incarne ce type de compétences.

La culture, la jeunesse, la mobilité, le développement durable et l’environnement, ainsi que l’information et la communication.

Le lire une seconde fois n’est pas du luxe.

Sachez que la “compétence” du développement durable fût une première à Genappe au début de cette législature.

Il s’agissait donc bien d’un échevinat de l’avenir de Genappe.

A l’exception d’un couac administratif, les actions entreprises par Monsieur l’échevin étaient prometteuses.

Fait notable: Monsieur Pierre Géruzet a été l’artisan éclairé d’une collaboration avec les élus ECOLO de Genappe et – en partenariat avec eux – du lancement du contrat d’avenir local (CAL).

Officiellement, “sa vie professionnelle ne lui permettait plus de concilier son travail et la politique”.

Dit comme cela vous pourriez croire que le travail (c-à-d ce qui permet à un être humain de se prendre en charge ainsi que sa famille) n’est pas la politique.

Et c’est là que le bât blesse.

Comment dans une démocratie moderne concilier la représentation du peuple et “son” travail?

Depuis une vingtaine d’années et singulièrement depuis l’accroissement de la complexité institutionnelle (7 parlements, 6 gouvernements, 10 provinces, des centaines d’intercommunales et d’associations), depuis l’accroissement de la complexité législative (au sens large: lois, décrets, arrêtés et règlements de tous ordres) le tout accompagné des dernières revalorisations des “émoluments-rémunérations-jetons de présence-et-autres frais” de nos élus, la politique est devenue un métier.

C’est tellement vrai que seul des professionnel(le)s de la politique (c-à-d celles et ceux qui ne font que cela) ou des fonctionnaires (de la fonction publique ou assimilés, trop souvent inféodés et donc protégés par un parti) peuvent “résister” à la pression intolérable née du conflit entre leur gagne-pain et leur engagement politique grand consommateur de temps.

Résister? 😉

Pour les professionnel(le)s, point besoin de résister.
Pour les fonctionnaires, point beaucoup de nécessité de résister ni de risque d’autant plus si le parti rejoint est au pouvoir quelque part.
Un parti de pouvoir vous protège d’une manière ou de l’autre.
Peu de pression sur les épaules de quelqu’un de “protégé” par le système quand ce n’est pas directement par un mentor.

Toutes ces personnes – quand elles consacrent réellement leur temps à la chose publique – ne voient que rarement diminuer leur rémunération ou naître un risque sur leur job.

Alors, qui reste-t-il?

Les personnes issues du privé: salariés, indépendants, chefs d’entreprise.

Ces catégories de personnes sont largement sous représentées dans le système de démocratie représentative qui est le nôtre.

Et cette discrimination de fait n’est pas bonne pour cette démocratie.

Peut-être y-a-t-il d’autres raisons conjointes à cette démission?

Ce bel échevinat prometteur a-t-il été doté de moyens humains et financiers à la hauteur de la promesse?

Cet homme a-t-il eu l’espace de liberté pour s’épanouir et ainsi contribuer à propulser Genappe vers le 21ème  siècle?

Je m’interroge.

Respect pour la décision de Monsieur P. Géruzet.

Regret aussi.

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