BD et propriété intellectuelle

By | 25 avril 2022

Le journal belge francophone le Soir titre ces 16, 17 et 18 avril 2002: ” Gaston, c’est un héros intouchable”

Créer un personnage de fiction, ce n’est pas à la portée du tout le monde.

Créer un personnage de BD, encore moins.

Créer un personnage de BD qui conquiert des générations et qui perdure, c’est très rare et cela touche parfois au sublime.

La question posée dans l’article est celle de la reprise (pour une suite) d’un de ces personnages proche du mythe (et de son environnement) par un auteur-dessinateur-scénariste tiers encouragé par un éditeur en crainte de panne de résultats.

En forçant le trait, un peu comme si un peintre actuel (connu ou non) peignait une toile sur le thème de la vie en Hollande au 19 ème siècle et la signait Van Gogh.

Absurde, n’est-il pas?

Un dévoiement de l’esprit menant à une tromperie de but pécuniaire.

Cela arrive le plus souvent après le décès de l’auteur, du créateur.

Qu’en est-il de la réalisation d’un film ou d’un dessin animé inspiré(s) d’une BD ou d’un roman?

C’est plus délicat et l’avis est beaucoup moins tranché car cela relève de l’interprétation libre dès lors que les références à l’œuvre initiale sont clairement et sans confusion mentionnées.

De manière plus large, je m’interroge quant à l’exploitation du nom d’un personnage imaginaire, d’une réalisation humaine séculaire (par exemple, un type de fromage) ou encore du nom d’un lieu. Ce type d’exploitation ne devrait pas être autorisée pour des raisons de lucre privé à moins qu’il ne s’agisse d’un pastiche clairement mentionné. Ce type d’exploitation – une fois dépassée la limite de protection des droits intellectuels (et associés) éventuels – devrait relevé d’un droit public clairement limité.