De l’Ukraine aux (dés)équilibres du monde en passant par la Russie, la Chine, la Turquie, les Etats-Unis et l’Union Européenne

By | 25 mai 2022

Il m’aura fallu plusieurs semaines pour pouvoir formuler une pensée épurée des émotions (dont la colère) et filtrée (autant faire se peut) des informations disponibles en Ukrainewashing.

Je suis un citoyen de l’Union Européenne, du Benelux.

D’abord, la colère.

C’èst taudis lès ptits k’on spotche ou k’on sprâtche (c’est toujours les petits qu’on écrase)!
Et cela, c’est véritablement dégueulasse, répugnant, insupportable.


Un des pires constats réside dans l’humanité de ces atrocités. C’est humain. Ce sont des membres de notre espèce qui décident de cette saloperie et qui posent ces actes infâmants pour toutes et tous. Décideurs et exécutants.


N’oublions pas, il n’y a pas que les personnes martyrisées en Ukraine. Il y a aussi celles qui le sont au Yemen, au Haut-Karabagh, en Syrie, au Mali et dans bien d’autres parties de notre planète.

Avec le temps une colère froide.

Monsieur V. Poutine (et ses sbires) comme tous les chefs de guerre modernes jouent avec la vie (physique et psychologique) des autres (les jeunes) planqué(s) derrière son/leurs bureau(x). 


Des capitalistes – occidentaux ou non – jouent avec la vie économique des autres (emplois et épargne) planqués derrière leurs bureaux.

Les états et les organisations internationales

A L’ONU (l’organisation des nations unies)

Le 2 mars 2022, un vote de condamnation de l’invasion de l’Ukraine par la Russie a recueilli 141 voix pour le texte soumis, 35 absentions et 5 voix contre (total de 193 pays membres de l’assemblée générale).
Les 5 pays contre sont: la Russie, la Biélorussie, l’Érythrée, la Syrie et la Corée du Nord.

Manquent 11 pays absents lors du vote.

Et?

A L’OTAN (l’Organisation du traité de l’Atlantique nord)

La première position compréhensible pour une organisation militaire de défense est de ne pas intervenir en faveur d’un pays qui n’en est pas membre. 

La deuxième position consiste en une mise en garde adressée à la Russie de ne pas agresser un pays membre.

La troisième position consiste à s’organiser sur le terrain.

A L’OUA (l’organisation de l’unité africaine)

Les dirigeants de l’OUA ont exprimé « leur préoccupation quant à la situation en Ukraine ».

Pas de prise de position condamnant la Russie.

Pas d’engagement.

Une guerre de blancs dans l’hémisphère nord?

LES ETATS EUROPEENS

Ils sont entrés de plein pied dans une démarche d’accueil de tous les demandeurs ukrainien(ne)s en procédure simplifiée et protectrice.

Ils financent pour la plupart l’Ukraine de compléments d’armement (de défensifs à offensifs). De fait, les états européens sont en guerre « au côté » des Etats-Unis par Ukrainiens interposés. C’est ce que Monsieur V. Poutine provoque (voire souhaite) en poussant les Occidentaux dans leurs retranchements.

Des sanctions qui affectent beaucoup d’acteurs économiques partout sur la planète. Les petits plus que les grands.

Enfin, nous assistons au réarmement inconcevable de l’Allemagne et ce pour les héritiers conscients des ravages de la seconde guerre mondiale. La culpabilité historique n’échoit pas aux descendants. Cela les dispense-t-il de ne pas semer les germes d’une capacité de reconquête germanique (même théorique à ce jour)?


Des violences


Un peu de recul sur les intentions et les actes de violences d’êtres humains envers d’autres êtres humains. Est-ce pour survivre, pour conquérir, pour les égos, par dépit, par jalousie, par cupidité ou par vénalité?


Parmi ces violences: 

  • celles des « bâtisseurs » d’empires, véritables assassins de toutes les époques, glorifiés par des récits au sein desquels les réels débordent souvent l’imagination,
  • celles de l’Occident et des affidés depuis quelques siècles (migrants au Far West, colonisateurs tout azimut),
  • celles des barbares au voisinage de chaque contrée accompagnées des viols, des enlèvements, de l’esclavage. Du Nord au Sud et d’Est en Ouest que ce soit sur le continent africain, en Orient ou en Asie,
  • celles des mouvements dictatoriaux aristocratiques ou communistes avant L’URSS, pendant et après,
  • celles des Ukrainiens dans les camps de concentration des nazis (les kapos) ou durant la « Shoah par balles (1 million de Juifs tués) »,
  • celles envers les minorités résidant dans une contrée (en ce compris la minorité russe en Ukraine),
  • et tant d’autres …

N’oublions-pas que les solutions nées des convulsions des histoires de l’Histoire portent en elles (ou non) les germes de la (ou des) crise(s) et violences ultérieure(s).

Des médias

Et plus rien d’autre n’existerait pour bon nombre de médias et d’organes de presse. Exit la pandémie Covid-19 dès le premier jour de la guerre …

Les propagandes continuent invariablement au point d’interdire l’information bien entendu formatée des « ennemis » et ce dans chaque camp.


La chute du mur de Berlin

Le jour de la chute du mur de Berlin (le 9 novembre 1989), j’ai pensé que c’était une catastrophe au sens qu’il n’y avait plus d’ennemi pour mobiliser « contre ». C’est tellement plus facile de mobiliser « contre » que « pour ».

L’effondrement du mur de Berlin en tant que symbole de l’effondrement du communisme (oppresseur de l’URSS) a rayé l’ennemi réel des démocraties représentatives. Ces démocraties – à largement perfectionner – représentent un moindre mal si nous les comparons aux dictatures de tous ordres.


Les instances internationales ont posé un grand nombre d’actes sans jamais solliciter les citoyens:

  • intégration dans l’Union européenne de 10 pays de l’Est (puis 2 en plus) sans l’aval d’aucune élection,
  • élargissement de l’OTAN (pareil),
  • incapacité à dialoguer réellement avec les régimes russes suivant l’effrondrement de l’URSS. Les USA – dont les Européens sont pour la plupart des vassaux consentants – ne l’auraient sans doute pas permis,
  • commerce mondial offrant aux régimes autocratiques ou dictatoriaux les moyens économiques et financiers nécessaires pour le financement de leurs expansions (Chine, Russie, partiellement Turquie, …),
  • jeux dangereux pour tous et continués entre Chine et Russie.

Chercher l’argent

Déjà trois mois que la guerre lancée par le gouvernement russe a ébranlé l’Ukraine toute entière et par delà notre confort.
Un crise de plus. Plutôt une crise en sus.
Nous subissons et vivons la juxtaposition de crises et surtout de leurs conséquences:

  1. Les questions climatiques dont celles liées à l’énergie, à la surconsommation et aux réfugiés climatiques à venir, 
  2. Le surendettement d’un grand nombre d”états limitant voire annihilant une réelle capacité à protéger leurs populations à moyen et long terme.
  3. L’inflation réelle (accrue de la part anticipative ou spéculative d’un certain nombre d’acteurs économiques) conjuguée en nos contrées à une croissance en berne. C’est ce que les économistes appellent la stagflation (une forme de crise qui transi !), 
  4. Les guerres continuées dans l’histoire des êtres humains dont la dernière en Ukraine (à nos portes) engendrant d’importants mouvements de personnes réfugiées et des incertitudes majeures en termes économiques et financiers,
  5. La montée continue de l’Islam et des migrations provoquées voire programmées sur le long terme,
  6. Sans oublier les pandémies à venir après celle de la Covid-19 non encore totalement maîtrisée.

Il n’y a ni de guerres gratuites ni émotionnelles. Suivez toujours l’argent, le pouvoir et le sexe. Suivez surtout l’argent. Celui bâti sur l’existence de frontières physiques ou immatérielles. 

Le réarmement de l’Allemagne passe par des commandes d’avions de chasse F16 aux USA.

La réduction (voire la fin) des approvisionnements en gaz et pétrole russes passe(ra) principalement par l’achat à long terme de gaz liquéfié aux USA et de pétrole aux USA et leurs alliés du Moyen Orient.

Cela ne signifie pas que la riposte à l’agression russe ne soit pas nécessaire, indispensable. Cela signifie que la guerre – en sus de la tuerie des jeunes envoyés au front – a un coût. Qui va payer? Les contribuables des pays vaincus et des pays vassaux.

In fine, à quoi assistons-nous?

  1. à un drame qui avait commencé il y a de nombreuses années déjà dans une indifférence assez répandue,
  2. maintenant, une sale guerre physique entre blancs (et pas blanches) dans l’Est du continent européen,
  3. une sale guerre entre hommes avec les femmes et les enfants qui subissent plus que tout autre,
  4. des cerveaux reptiliens contre d’autres cerveaux,
  5. des nationalistes oeuvrant toujours dans une boucherie renouvelée,
  6. des Etats et groupes vénaux sur le dos de pauvres hères,
  7. une guerre médiatique,
  8. l’hypocrisie de la découverte de l’argent des cercles du pouvoir russe qui subitement peut être bloqué …,
  9. la Chine et la Turquie des deux côtés du balcon,
  10. à une guerre dans laquelle l’Ouest n’a pas envie de s’impliquer en se battant. D’où, toute la « nécessité » de la dissuasion nucléaire,
  11. une guerre comme les pandémies que les gouvernements adorent car elle(s) dispensent de rendre des comptes et permettent d’imposer aux populations des contraintes inacceptables en temps de paix.

Comme toujours, comprendre. 

Tellement de faits et de nuances. 

De la colère qui continue et de la tristesse.

Une faiblesse dans l’apprentissage historique et géographique des mondes humains (les patriotismes >< nationalismes et leurs excès, le traitement des minorités, le besoin de matières premières, les compromissions de l’histoire). 

Le capitalisme a-t-il battu le communisme russe au profit des libertés?
Et je ne parle pas de la liberté de consommer (moins cher et beaucoup) au point de ne plus faire grand chose d’autre et surtout ne plus apprendre l’Histoire. 


Comprendre, ne signifie pas accepter.
Je n’arrive même pas à comprendre tout ce qui se passe. Alors, accepter les positions des uns et des autres …

La Russie n’en finit pas de sortir de siècles de dictatures impériale, communiste et maintenant autocratique.
Et ces gens-là trouvent toujours les prétextes pour agir comme ils l’entendent.

Que faire et dans quel but?

La guerre est une sorte de suicide collectif.

Cette guerre constitue-t-elle à nouveau un miroir de ce que nous sommes pauvres mortels soumis aux lois de la nature et des cerveaux reptiliens?

Tout d’abord, faut-il faire quelque chose?

Ensuite, que faire?

La paix!

Mais quelle paix?

Chacun dans son rôle.

Il resterait Gandhi et Mandela.

Un convoi-marche pour l’arrêt de la guerre et la paix: Bruxelles – Kiev – Donbass (attention, il y a l’intendance).

Je suis assez d’accord avec l’approche qui consiste à laisser une porte de sortie aux agresseurs sans pour autant laisser les germes d’un possible recommencement.

Et après la paix?

Une gouvernance mondiale pour assumer et redresser – si c’est encore possible – ce que l’espèce humaine inflige depuis plus d’un siècle au monde vivant (singulièrement, dans l’hémisphère nord de la planète depuis 20 années).

Une gouvernance de coopération consensuelle; c-à-d décentralisée et répartie et en aucun cas centralisée.

C’est pour cela (une gouvernance pour le vivant) que nous finirons par devoir nous battre – chacun(e) avec ses moyens – et dans pas longtemps.