Madame Francine De Tandt: et la présomption d’innocence?

By | 17 août 2009

Voici donc une nouvelle personne jetée en pâture par une partie significative de la presse; une personne honorable offerte à la vindicte populaire par des chagrins et des censeurs cachés derrière leurs plumes (enfin leurs petits claviers d’ordinateurs).

Que nous dit-on?

Essentiellement trois choses.

1. Une procédure disciplinaire à l’encontre de Madame Francine De Tandt serait en cours depuis plusieurs années au sein du pouvoir judiciaire.

2. En outre, sommet de forfaiture pour un juge, Madame Francine De Tandt  serait suspectée d’avoir été tentée d’accepter d’être corrompue au travers de jugements partiaux et – nous distille-t-on – monnayés.

3. Enfin, Madame Francine De Tandt aurait emprunté de l’argent pour une affaire privée qui se serait révélée être une escroquerie. Condamnée, elle n’aurait pas pu rembourser.

En que qui concerne la procédure disciplinaire et la corruption présumée – si tant est qu’elle existe – laissons les institutions fonctionner.

La présomption d’innocence à la base de notre droit prime certainement sur les errements de quelques scriboullards en mal de sensationnel. La présomption d’innocence impose de laisser la personne mise en cause à son travail.

En ce qui concerne les faits privés, il est très intéressant d’écouter les précisions de Madame Francine De Tandt.

Concrètement, elle a accordé sa caution personnelle il y a de nombreuses années à un prêt contracté par son frère. L’affaire s’étant soldée par un échec (quelle qu’en soit la raison), la caution a été appelée et cet appel à la caution a naturellement mis en difficulté la garante des engagements initiaux.

La belle affaire … pour qui n’a jamais pris de risque. Pour qui n’a jamais fait confiance ou aidé un proche ou un ami. Il n’y a que des chagrins, des censeurs médiocres et des petits politiciens en mal d’existence médiatique pour trouver en cette histoire matière à déclarer que Madame Francine De Tandt n’aurait plus la sérénité pour exercer sa fonction.

En ce qui me concerne, je trouve en cette affaire privée tout l’inverse.

Voici donc un magistrat de premier plan présidant le premier tribunal de commerce du pays qui dans sa propre vie a été confronté à la réalité du monde des affaires.

Je pense que ce type d’expérience ne peut qu’enrichir les personnes amenées par métier et institution à en juger d’autres.

Par extension, je trouverais fort utile au pays, qu’un plus grand nombre de nos dirigeants publics (politiciens ou fonctionnaires) vivent pareille expérience; la plupart de nos éminences ont des carrières de cabinettards, de cadres de partis politiques et aucune connaissance des réalités économiques.

Je constate par ailleurs que dans ce jeu médiatique (et probablement  aujourd’hui ou demain politique), Madame Francine De Tandt est la seule femme dans cette jungle de mâles affamés de combats sanglants.

Pour terminer, je me pose les questions suivantes:

Qui a proposé de jeter Madame F. de Tandt en pâture?

Qui a accepté ce triste travail?

Au profit de qui tout cela?

Des marchands de papiers?

D’une vengeance personnelle ou politique?

Qui a-t-elle « dérangé » ou qui risque-t-elle de déranger dans les temps à venir … si elle reste en fonction?

Et voici donc à nouveau la présomption d’innocence bafouée par une certaine presse qui continue à perdre son âme tout en échouant à garder son lectorat.

Laisser un commentaire