Pourquoi faut-il toujours « punir » le plus grand nombre pour la « faute » de quelques uns?

By | 13 août 2009

Nous vivons dans une civilisation très particulière du point de vue des actes et surtout de leurs conséquences.

Un enfant lance une boulette de papier (mouillée) dans le dos de son institutrice appliquée à inscrire sa leçon au tableau noir (vert ?). Une fois, deux fois.

L’institutrice se retourne. Elle interroge la classe.

Qui a fait cela?

Personne ne dit rien. Personne ne se dénonce. Personne ne dénonce le « coupable ».

Qu’à cela ne tienne!

Un punition pour toute la classe.

Conséquence?

L’autorité s’est manifestée. Le coupable est puni et tous les autres connaissent non seulement le sentiment d’injustice mais l’injustice tout court.

Qui n’a vécu cela?

Des salopards (terroristes ou non, croyants ou non) détournent des avions afin de les faire exploser sur des tours à New York City (11-09-01).

Qui a fait cela?

Après recherche, les enquêteurs savent.

Qui a voulu et organiser cela?

Après recherche, les enquêteurs savent.

Depuis lors et ce pour des raisons de sécurité (il paraît), une obscure autorité interdit  à des millions de passagers quotidiens d’emporter à bord des limes à ongles métalliques, des canifs suisses ou du liquide dans des flacons de plus de quelques millilitres.

L’autorité s’est manifestée. Le coupable n’est pas puni. Les passagers voient une de leurs libertés limitée.

Il est en de même tous les jours dans des tas de domaines:

– Utilisation par des criminels des messageries électroniques et  déboule la volonté de contrôler les échanges de mails manifestée récemment par Monsieur le Ministre de la justice (en conservant copie de tous les mails durant deux années),
– Utilisation à des fins criminelles du téléphone et s’est construite la volonté de contrôler les échanges téléphoniques (numériques): gsm, lignes fixes. Même Skype! L’autorité voudrait le placer sous son emprise,
– Accident aux abords de quelques écoles et les censeurs limitent la vitesse devant les écoles:  y compris le we et pendant les congés scolaires  ;-),
– Il y a près de 20 ans, un groupe industriel (l’Union-minière) très bénéficiaire se fait absorber par une société (Les ACEC) très déficitaire avec une perte de recettes fiscales du plus d’un milliard de BEF pour l’Etat belge et voilà que l’autorité limite très fortement les possibilités de fusion pour toutes les autres entreprises.

Je pourrais passer la semaine à égrener les exemples.

Je m’interroge, ici sur Medium4you.be, quant à ce mode de gestion sociale qui consiste le plus souvent à ne s’occuper (parfois même avec précipitation) que des conséquences des actes (à créer des interdits, à imaginer des sanctions pour tous) plutôt qu’à tenter (on peut même réussir) de comprendre et de résoudre le pourquoi des actes.

Notre société n’est-elle pas en train d’appauvrir  l’entendement des personnes au profit d’une multitude d’interdits minuscules mais qui font de nous jour après jour des « Gullivers Au Pays De Lilliput ». Des géants de libertés théoriques avec des ficelles bien réelles partout?

Notre société ne s’est-elle pas transformée radicalement en passant trop souvent d’une culture de la répression des coupables à celle de la prévention et dans le cadre de ce billet du développement des interdits à profusion et surtout au détriment de tous les innocents?

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